Un retour officiel après 7 ans d’absence

C’est officiel : Uber a relancé ses services au Maroc le 27 novembre 2025, d’abord à Casablanca et Marrakech.
Cette relance intervient dans un contexte de forte demande de mobilité, notamment à l’approche de la CAN 2025 — un événement susceptible d’attirer de nombreux visiteurs, ce qui rend le renforcement des options de transport urbain prioritaire.
- Pourquoi Uber avait échoué la première fois (2015–2018)
Uber avait débarqué au Maroc en 2015, d’abord à Casablanca, avant de s’étendre à Rabat.
Mais le modèle n’a pas survécu : en 2018, Uber a suspendu ses activités dans le pays. La raison ? Un cadre légal flou pour les VTC, des tensions persistantes avec les syndicats de taxis, et un manque d’autorisations officielles pour opérer comme service de transport public.
En l’absence d’un statut légal clair pour les VTC, les chauffeurs Uber étaient exposés à des sanctions, ce qui a rendu l’équation incompatible avec les attentes du marché local.
Le rachat de Careem — une stratégie d’ancrage régional

En 2020, Uber a finalisé l’acquisition de Careem pour 3,1 milliards de dollars, dans le cadre de son expansion au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Toutefois, la fusion juridique entre Uber et Careem — notamment au Maroc — reste en suspens. Six ans après la notification de l’opération au Conseil de la Concurrence, l’approbation n’a toujours pas été formalisée.
Malgré cette incertitude réglementaire, Careem a continué d’opérer au Maroc sous sa propre marque. Ce rachat a servi de “cheval de Troie” : Uber conservait une présence indirecte sur le marché marocain, tout en attendant un contexte plus favorable pour revenir de plein pied.
Les premiers signaux d’un retour — recrutement et stratégie 2024–2025

Dès mai 2025, Uber a posté une offre d’emploi pour un “Country Manager – Maroc”, basé à Marrakech. Cela a été perçu comme un signal fort : l’entreprise semblait préparer une reprise “officielle et encadrée”.
Parallèlement, Uber a relancé des discussions, des partenariats et un lobbying en vue d’un retour pérenne, tout en scrutant l’évolution du cadre réglementaire.
Plusieurs chauffeurs provenant de Careem auraient été invités à migrer vers l’application Uber Driver — ce qui montre que la reprise s’effectue via une transition progressive, plus qu’un simple “reboot”.
Les conditions du nouveau lancement : un modèle repensé

Contrairement à son premier passage, Uber n’opère plus via des chauffeurs indépendants “à la Uber classique”. À présent, le service est réservé aux véhicules de transport agréés (entreprises de location de voitures, sociétés touristiques, etc.), possédant des autorisations légales.
Pour l’instant, seuls deux services sont disponibles : UberX pour 1–4 passagers, et UberXL pour 4–6 passagers. Les offres premium ou “pool” (type Uber Comfort, Uber Black, ou Uber Pool) ne sont pas encore proposées.
L’application offre des services modernes : trajets avec arrêts multiples, réservations programmées, paiement sans contact, support 24/7, etc.
Uber affirme que ce retour n’est pas temporaire, mais s’inscrit dans une vision à long terme, d’autant plus que le Maroc se prépare à accueillir des événements internationaux, dont la CAN 2025.
Ce que cela signifie pour les villes comme Casablanca et Marrakech (et pour le Maroc)

- Pour les usagers : un complément utile aux solutions de transport existantes, taxis traditionnels, transport en commun, autres VTC avec la promesse de modernité, de confort et de transparence.
- Pour le secteur de la mobilité : un nouveau modèle qui tente d’équilibrer la demande croissante en transport avec l’exigence du respect des lois nationales, ce qui pourrait poser un précédent pour l’avenir des VTC au Maroc.
- Pour les chauffeurs : cela pourrait offrir des opportunités “plus structurées” (via des entreprises agréées), mais cela exclut les chauffeurs indépendants, un revirement significatif par rapport à la première phase d’Uber.
- Pour le tourisme et les événements internationaux : un atout de taille. Avec la CAN 2025 et d’autres grands rendez-vous à venir, la présence d’un acteur solide comme Uber pourrait fluidifier les déplacements des visiteurs, touristes et fans.
En conclusion
Le retour d’Uber au Maroc en 2025 marque un tournant majeur. Après un premier passage controversé (2015–2018), stoppé par des problèmes réglementaires et des tensions avec les taxis, l’entreprise revient aujourd’hui avec un modèle plus adapté au contexte marocain. En s’appuyant sur des véhicules agréés et une reprise progressive, Uber espère s’intégrer durablement dans le paysage de la mobilité urbaine. Pour Casablanca, Marrakech et potentiellement d’autres villes à l’avenir, c’est une nouvelle option de transport moderne, pratique et digitale. Reste à voir comment ce retour sera accueilli par les pouvoirs publics, les chauffeurs traditionnels et les usagers.
Commentaires